C’est une étude particulièrement intéressante qui a été publiée, en octobre, par l’Association Française des Orchestres (AFO) : « Les publics de l’orchestre – Quand le public en cache un autre » s’attache en effet à montrer le véritable visage de ceux qui se rendent à des concerts d’orchestres en France. Ces résultats, parfois étonnants et toujours sources d’enseignements intéressants, Coulisses, la revue pratique de la production artistique, vous les décrypte !
Le public vieillit-il ?
C’est un cliché récurrent à propos du public de l’orchestre : celui-ci ne serait composé « que » de personnes âgées, et les plus jeunes ne seraient pas intéressés par ce type de concert. L’étude publiée par l’AFO contredit cette idée reçue.
En effet, il apparaît que d’importantes dynamiques de renouvellement du public sont à l’œuvre dans les tranches 18-30 ans, et autour de la cinquantaine. Les moins de 18 ans représentent ainsi 7,9 % des spectateurs, les 18-29 ans 9,5 %, et les 30-39 ans 6,3 %.
« La forte progression du taux de fréquentation au tournant de la cinquantaine illustre davantage des logiques de renouvellement que de vieillissement, estime l’AFO dans son étude. Le réinvestissement de pratiques culturelles prend racine dans les logiques de socialisation à la musique classique pendant l’enfance ou au cours de la vie adulte. »
Des mélomanes, des amateurs ou des profanes ?
Les profils des spectateurs sont variés. C’est la (bonne) nouvelle que nous apprend cette étude, qui les regroupe en cinq catégories :
- Les mélomanes classiques : ils représentent 18,5 % des spectateurs, ont une pratique concentrée sur l’exploration du répertoire — et moins sur le plaisir de l’endroit et la possibilité de sociabiliser.
- Les mélomanes curieux : ils représentent 15,7 % des spectateurs, et, s’ils mettent la musique au cœur de leur expérience, ils apprécient de pouvoir découvrir de nouvelles œuvres autant que de se perfectionner dans la connaissance d’un compositeur.
- Les publics sociables : pour eux, ce qui compte avant tout c’est d’être avec des amis ou de la famille. Ils représentent 29,6 % des spectateurs.
- Les profanes occasionnels : ils ne vont que rarement aux concerts d’orchestre, et s’ils y vont, c’est souvent en tant qu’accompagnateurs. Ils apprécient le côté spectaculaire du moment, sans pouvoir assurer qu’ils auront envie de revenir. Ils représentent 15,3 % des spectateurs.
- Les amateurs distanciés : pour eux, la pratique du concert d’orchestre est inhabituelle et relève d’une opportunité (par exemple, une place prise dans un cadre collectif ou touristique). Ils représentent 20,9 % des spectateurs, et sont insensibles aux critères purement musicaux (« l’occasion d’entendre des grandes œuvres du répertoire » et « l’émotion suscitée par la musique »).
Des motivations nombreuses et variées !
Ce qui apparaît en premier lieu est l’émotion suscitée par la musique. Elle touche la plupart des profils de spectateurs, à l’exception des « amateurs distanciés ». Vient ensuite « l’occasion d’entendre des grandes œuvres », « la découverte de nouvelles œuvres » et « le spectacle des musiciens sur scène ». Bonne nouvelle donc : les critères relatifs à la qualité du spectacle sont les plus cités !
Suivent ensuite des motivations plus « annexes », comme « la possibilité de partager ces moments avec d’autres » et « l’occasion de sortir dans un bel endroit ». « La salle (le lieu mais aussi son environnement) constitue une dimension incontournable de l’appréciation effective, précise l’AFO. S’il n’est pas socialement légitime de valoriser a priori ce critère, il demeure fondamental dans l’expérience vécue. »
Professionnels du monde du spectacle vivant, cette étude est incontournable pour mieux connaître et comprendre vos publics et adapter votre communication ou encore la façon dont vous accueillez vos spectateurs. Vous souhaitez en savoir plus ? N’hésitez pas à consulter le texte complet de l’étude, puis à nous dire ce que vous en pensez dans les commentaires ci-dessous !