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Matthieu Sainton : "Les institutions culturelles doivent se tourner vers le mécénat des particuliers"

2016 est l’année du 30e anniversaire du Master de Management des organisations culturelles de l’Université Paris Dauphine. Pour fêter cet anniversaire Coulisses, la revue pratique de la production artistique, poursuit sa série d’interviews d’anciens étudiants du Master avec Matthieu Sainton, aujourd’hui manager chez Eurogroup Consulting.

Après un Master de Management des organisations, vous êtes aujourd’hui manager chez Eurogroup Consulting. Pouvez-vous nous expliquer votre parcours ?

Le secteur du consulting est un choix. J’ai voulu lier ce choix et les compétences que j’ai pu acquérir depuis l’obtention de mon diplôme. J’ai passé 7 ans dans des établissements publics : le Musée National de la Marine, les Archives Nationales et le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Ces expériences m’ont permis de travailler sur la transformation d’institutions publiques, notamment en matière de renforcement de développement des ressources propres et de conduite de projets. Le Master de Management des organisations culturelles permet d’acquérir ces compétences et de disposer d’une palette de connaissances que je sollicite encore beaucoup, même en tant que consultant.

Vous qui êtes à l’origine des Journées du Management Culturel et qui, désormais, conseillez notamment des institutions culturelles, quels regards portez-vous sur le secteur culturel ?

Ce secteur est en pleine mutation et il intéresse beaucoup. C’est d’ailleurs ce que nous avions déjà constaté lors des dernières Journées du Management Culturel. Inspirées du colloque de 2006 créé pour les 20 ans du Master, un collectif s’est monté pour poursuivre cette dynamique. Ces journées ont rencontré, dès la première édition, un réel succès. L’édition de 2014 a attiré sur deux jours, plus de 250 personnes venant de tous horizons et de différents pays.

L’évolution que vit le monde culturel touche aussi les modes de fonctionnement et le financement. Peut-on parler d’un nouveau modèle économique ?

Le mécénat culturel des entreprises est une manne financière qui a tout de même chuté. Les financements des entreprises se portent davantage sur les questions sociales. Le mécénat d’entreprise est devenu très concurrentiel. Très sollicitées, les grandes entreprises doivent sélectionner les projets qu’elles vont soutenir. C’est pourquoi les institutions culturelles doivent, à mon avis, se tourner vers le mécénat particulier : crowdfunding, dons, legs… Sur ce point, la France est en retard comparé aux pays anglo-saxons par exemple. Il faut dire aussi que la démarche est plus complexe et plus longue que de s’adresser aux entreprises.

En tant que consultants, nous sommes de plus en plus sollicités pour développer ou améliorer les politiques commerciales des institutions culturelles : vendre une exposition à l’international, commercialiser un savoir-faire… Les institutions françaises disposent d’un vrai savoir-faire que l’on ne retrouve pas totalement ailleurs. C’est cela qui peut être vendu. L’environnement commercial devient une source de financement importante.