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Agnès Desjobert : "À la campagne aussi, le public a droit au classique !"

Agnès Desjobert s’occupe de Hors Saison Musicale, une série de concerts organisés en milieu rural entre les mois d’octobre et de mars. Pour Coulisses, elle présente cet événement au long cours et revient sur les spécificités du public vivant à la campagne, ainsi que sur les moyens utilisés pour l’atteindre.

Agnès Desjobert, pouvez-vous nous présenter Hors Saison Musicale ?

Hors Saison Musicale, c’est un événement né en janvier 2012, en Côte-d’Or. Cette année, nous sommes présents dans 8 départements, de la Côte d’Or aux Côtes d’Armor, pour 26 week-ends de musique d’octobre 2015 à mars 2016. Il y aura 80 interventions musicales « classiques » auprès de personnes âgées, en milieu hospitalier, maisons de retraite, EHPAD ou encore à domicile, ainsi que 26 concerts dans des lieux de patrimoine ruraux — des églises notamment. Cette année, Marielle Nordmann parraine et inaugure Hors Saison 2015-2016 — un gage de qualité de la programmation musicale — avec les conseils artistiques du violoncelliste Dominique de Williencourt.
Les concerts de Hors Saison Musicale sont produits par Pour Que l’Esprit Vive, une association reconnue d’utilité publique. Ils sont organisés sur place par des équipes locales de bénévoles qui motivent et sollicitent habitants, municipalités, partenaires locaux, pour accueillir au mieux les musiciens et les emmener auprès des personnes les plus isolées.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de lancer une série de concerts hors des sentiers battus ?

Notre motivation est partie d’un constat simple : en hiver, la proposition culturelle en milieu rural — dans les villages de moins de 500 habitants en particulier — est proche du néant ! Hors Saison Musicale, c’est aussi, un peu, un acte militant : si nous voulons que les gens aient envie de vivre dans ces campagnes, il faut que des choses s’y passent. Nous avons souhaité apporter la musique à ceux qui n’y ont pas accès, sortir les personnes de leur solitude, partager le beau, animer le quotidien, créer des liens… Après tout, eux aussi ont droit à la musique classique !

Comment atteindre un public situé en zone rurale ? Faut-il s’appuyer sur des leviers de communication particuliers ?

Nous travaillons beaucoup avec la presse locale. Les radios locales — en particulier celles du groupe RCF — nous permettent par ailleurs d’atteindre nos spectateurs. Pour toucher un public rural, il faut également s’appuyer sur de l’affichage, dans les églises ou les supermarchés notamment. Les réseaux paroissiaux sont ainsi très efficaces : les nouvelles vont vite et le bouche-à-oreille fonctionne !

Y a-t-il une attente de la part du public rural, un appétit pour les événements culturels et les concerts comme en propose Hors Saison Musicale ?

Oui. La preuve ? Nos concerts sont pleins ! L’an passé, nous avons eu plus de 6 000 personnes. Il y a dans ces territoires beaucoup d’enthousiasme pour la question culturelle. Des associations se manifestent, des habitants nous aident…

Est-ce facile de convaincre les artistes de se produire dans de petites salles ou des maisons de retraite en pleine campagne ? Il serait possible d’imaginer qu’ils se sentent plus motivés par des événements dans de grandes agglomérations

Ce n’est à mon sens pas difficile si nous parvenons à leur faire comprendre l’intérêt de Hors Saison Musicale, les valeurs de l’événement, et à les faire adhérer à ces valeurs. Hors Saison Musicale leur permet également de préparer et de roder des performances, ils ont donc un intérêt à se produire avec nous. En tant qu’artiste, ils trouvent également forcément un intérêt dans la richesse des échanges, les questions très directes que les spectateurs peuvent poser juste après le concert, la proximité avec les gens… Ce sont des choses que les salles de concert parisiennes ne peuvent proposer, de fait.

Merci à Agnès Desjobert pour ce témoignage !